Carnet suisse – Val d’Anniviers
Le canton du Valais. Ses montagnes, ses vallées, ses habitants, ses traditions. J’en avais eu un chouette aperçu dans le Val d’Hérens début mai et je m’étais promis d’y retourner vite peut-être à une autre saison pour voir les choses différemment. Et cette seconde fois est arrivée plus vite que je ne l’aurais imaginé, en prenant la direction du Val d’Anniviers !
3 jours dans le Val d’Anniviers
Assez semblable à son voisin le Val d’Herens, le Val d’Anniviers est une vallée perpendiculaire au Rhône aux traditions marquées et aux paysages alpins préservés. Petits villages, sommets à 4000 mètres et quelques 500 kilomètres de chemins balisés, le Val d’Anniviers est un réel petit paradis des randonneurs. Une «Grande Couronne» de montagnes ferme la vallée. Constituée du Weisshorn, du Bishorn, du Zinalrothorn, de l’Obergabelhorn, de la Dent Blanche et du célèbre Cervin. Le Cervin cela vous dit quelque chose ? Si je vous dit Toblerone, vous voyez un peu ? Et bien c’est la montagne du Toblerone voilà. (Oui les gourmands vous êtes grillés !). Alors, on fait quoi quand on passe 3 jours dans le Val d’Anniviers ?
Jour 1 : Paris – Sierre – Saint-Luc
Jeudi matin, il est tôt quand je prends le métro pour rejoindre la gare de Lyon. Assez tôt pour apprécier Paris au calme et le métro presque pour moi seule. Je suis impatiente, je retourne en Valais à peine quelques semaines après mon premier voyage en Suisse début mai. Du Valais j’avais eu un bel aperçu en découvrant Sion et le Val d’Hérens. Aujourd’hui c’est la vallée voisine que je pars découvrir : le Val d’Anniviers. A la gare de Lyon je retrouve Julien et Claire-Lise avant de monter une nouvelle fois dans un TGV Lyria confortable à souhait pour les trois heures qui nous séparent de la Suisse. Cet après-midi je serais non pas au bureau mais sur les sentiers suisses, chaussures de randonnée aux pieds. Joie, bonheur, impatience. Au fil des paysages mes yeux s’illuminent, je commence à moins papoter et à me perdre dans les vallées que l’on traverse. On change de train à Genève, direction Sierre. Le même trajet magique que j’avais découvert en allant à Sion, mais un peu plus long. Le bleu du Lac Léman, le blanc des sommets encore un tout petit peu enneigés. Montreux et les vignes du Lavaux. Mon cœur s’accélère comme si j’allais revoir une amie.
12h34, arrivée à Sion sous un beau soleil. Benoit, natif du Val d’Anniviers et en charge de la promotion de sa vallée d’enfance, nous accueille avec le sourire. Sandwichs avalés au bord du joli Lac de Géronde puis Géraldine et Nicolas nous rejoignent. Chaussures adéquates enfilées, nous laissons nos gros sacs à l’office de tourisme avant de monter dans un car postal direction Fang, point de départ de notre parcours rando pour les trois jours à venir. Trois jours à marcher sur les sentiers balisés du Valais, avec le confort des sacs transférés d’un point à un autre tous les jours et des hôtels simples mais confortables. Un programme de rêve qui donne le courage de surmonter les premières courbatures et essoufflement de la montée jusqu’à Saint-Luc. Première étape de randonnée courte mais intense. Il fait très chaud et on ne fait que monter. Heureusement, la plupart du parcours se fait dans la forêt à proximité d’une cascade et d’autres petits cours d’eau qui rafraîchissent. Quand les branches s’écartent assez pour nous permettre de voir l’horizon, ce sont des montagnes qui se dessinent. De 3000 à 4000 mètres, de bien belles montagnes.
Après l’effort, le réconfort. Cette expression n’a jamais aussi bien porté son nom. En effet, en arrivant à Saint-Luc en fin d’après-midi c’est avec une boule de glace à l’abricot du Valais que nous nous rafraîchissons avant de nous installer au Grand Chalet Favre. L’hôtel possède un charme fou et ma chambre est juste parfaite. Pourtant c’est en vitesse que je dépose mes affaires et que j’enfile mon maillot de bain car à Saint-Luc, il est possible d’aller se détendre à la piscine-spa de l’Hôtel Bella Tolla, un ancien hôtel anglais restauré et remis en valeur par les mêmes propriétaires que le Chalet Favre. C’est donc ce que nous filons faire avant de visiter cet hôtel historique un peu plus tard. Piscine et jacuzzi avec vue sur les montagnes, sauna, hammam et salle de détente, un moment parfait après une bonne petite marche que je savoure allégrement.
Un dîner sur la terrasse du Grand Chalet Favre, une vue magnifique sur le Val d’Anniviers, un rösti et quelques verres de vins du Valais plus tard, c’est dans ma jolie chambre que je m’endors pour prendre des forces pour la journée randonnée du lendemain.
Jour 2 : Saint-Luc – Zinal
Des kilomètres de bonheur
Étonnamment, dès que le réveil sonne je suis debout et je file respirer l’air frais sur mon balcon. Il est tôt et le soleil est déjà bien présent, crème solaire et foulard seront de rigueur aujourd’hui. Je boucle mes sacs et rejoints ma team en bas pour le petit-déjeuner. Nancy, chargée de promotion du Valais nous a rejoint pour marcher avec nous aujourd’hui. C’est donc à sept que nous prenons la direction du funiculaire de Saint-Luc pour monter à Tignousa. Car à Tignousa, il y a l’observatoire François-Xavier Bagnoud, et également le départ du sentier des planètes. Alors, avant de nous engager sur le sentier, nous observons notre étoile : le soleil. Observations avec les télescopes, anecdotes et petit film, l’astronomie est ici à la portée de tous, le langage est adapté pour les non-connaisseurs.
Il est temps de se mettre en route, nous avons plusieurs heures de marche devant nous. Pendant près de 6 kilomètres nous suivons le sentier des planètes. Imaginé par l’équipe de l’observatoire, le chemin imagine une traversée à pied du système solaire. Évidemment l’échelle des distances entre les planètes a été adaptée, ainsi chaque mètre représente à un million de kilomètres dans la réalité.
Rapidement mes pensées se perdent, mes yeux s’écarquillent à chaque virage. Je me sens tellement bien dans cet environnement. On marche sans trop de difficulté sur un sentier plat avant de traverser un petit pont et de grimper un peu. Rien de bien méchant, surtout qu’en haut de la grimpette on se pose tous ensemble pour pique-niquer. Il fait beau, tellement beau. Le paysage est sublime, les montagnes nous entourent. Et les sandwichs végétariens préparés par l’équipe du Grand Chalet Favre le matin même sont drôlement bon ce qui ne gâchent rien.
Quelques minutes après avoir repris la marche après déjeuner, nous découvrons l’Hôtel Weisshorn au loin. Construit il y a 130 ans dans le but d’accueillir les premiers alpinistes anglais, l’hôtel est perché sur les hauts de Saint-Luc à 2337m d’altitude. Nous n’y logerons pas mais au passage nous nous arrêtons prendre le dessert sur la terrasse : une part de tarte aux myrtilles, avec pour les plus gourmands, la possibilité d’avoir de la crème fouettée avec. Un véritable régal pour les papilles que tout randonneur doit s’octroyer lors d’une randonnée par ici (car ce n’est accessible qu’à pieds de toute façon).
Ensuite il faut avoir le courage de repartir car nous ne sommes même pas à la moitié de notre parcours. On se badigeonne tous de crème solaire car le soleil cogne de plus en plus, on ajuste nos sacs à dos et c’est parti direction Zinal notre point d’arrivée du jour. J’ai parfois l’impression de me retrouver en Corse, la végétation en plus. C’est magnifique. A droite, à gauche, partout…
Des marmottes, des pierriers, une descente assez raide pour la dernière heure et nous voilà arrivé à Zinal, à l’hôtel le Besso. Une bonne douche et quelques bières artisanales dégustées plus tard, c’est autour d’un bon repas que notre journée s’achève.
Jour 3 : Grimentz et Vercorin
Samedi matin, c’est dans la brume que je tire mes rideaux. Aujourd’hui les sommets ont l’air de vouloir rester à l’abri des nuages mais ce n’est pas vilain pour autant, c’est différent. Le petit-déjeuner avalé nous montons dans un car postal en direction de Grimentz pour rencontrer Jean, un ancien du village qui nous fait sa propre visite guidée. Histoire du village, découverte et explication de la Bourgeoisie (je ne vous explique pas ici, mais ça n’a rien à voir avec ce que l’on pourrait imaginer… à vous de découvrir par vous même!) et dégustation du vin des glaciers avant de prendre le chemin de notre dernière randonnée du séjour.
C’est vers Vercorin que nous prenons la route, l’objectif étant de découvrir un bisse suisse, chemin suspendu à une paroi qui permettait il y a quelques années de descendre l’eau des glaciers pour irriguer un peu plus bas. Ce n’était sans compter sur l’orage qui nous a fait quelque peu modifier nos plans en début d’après-midi, trempés jusqu’à l’os et pas forcément très rassurés d’être au fond d’une vallée, dans la forêt avec le tonnerre qui gronde au dessus de nos têtes. Pas de bisse pour cette fois, c’est dans nos chambres de l’hostellerie d’Orzival que nous nous réchauffons dans un bon bain avant même de découvrir les objets à vendre du rez-de-chaussé de l’hôtel. En effet, c’est un hôtel-brocante ! Une balade dans Vercorin et un apéro à base de produits locaux et le tour est joué, tout le monde a le sourire pour cette dernière journée dans le Val d’Anniviers.
La note finale sera gourmande car pour nous récompenser de nos efforts (bon d’accord, on a certainement eu plus de récompenses que d’efforts mais chut…) c’est autour d’une spécialité du Val d’Anniviers que nous nous attablons au restaurant Le Margueron : la fondue anniviarde. Cousine de la fondue bourguignonne, celle-ci est composée de morceaux de viande de vache de la race d’Hérens, marinés aux herbes de montagne et plongés dans un bouillon Bacchus. Un délice pour les amateurs de viande tellement elle est tendre et savoureuse.
La nuit venue, on s’endort tranquillement avant de reprendre le chemin de la France et de Paris.mais avant, petit passage à Sierre pour se dégourdir les jambes dans le vignoble avant de déguster une bonne raclette. Conclusion, après deux séjours je peux le dire : la Suisse sait accueillir !
Cet article fait suite à une invitation de Suisse Tourisme et d’Allibert Trekking à découvrir ce joli coin de Suisse à travers la marche et la gastronomie locale. Je reste cependant libre de vous dire ce que je veux à propos de ce week-end dans le Val d’Anniviers.
Pas mal le canton du Valais, non ? C’est quand votre tour ?
Bons plans sans (trop) casser sa tirelire :
- Surveiller les offres TGV Lyria, l’aller-retour depuis Paris est souvent à moins de 60€
- A Saint-Luc : Sans réserver une chambre à l’hôtel Bella Tolla, il est possible de juste payer l’accès à la piscine spa de l’hôtel.
- Manger une part de tarte à la myrtille sur le chemin Saint-Luc – Zinal sur la terrasse de l’hôtel Weisshorn.
- De passage à Sierre lors d’un séjour en Val d’Anniviers : ne manquez pas le Château de la Villa, sa vinothèque incroyable et son restaurant qui propose une formule 5 raclettes
- Si vous voulez randonner tranquillement sans vous souciez de vos sacs et des hébergements à réserver, jetez un œil sur la formule randonnée en liberté « Au pied des 4000 » d’Allibert Trekking
13 commentaires
Ma'
Que c’est beau !!!
Sympa la marmotte… et les gourmandises/récompenses de journées passées à s’émerveiller des paysages 😉
Julie
Oh oui c’est beau, tellement beau cette montagne, ces grands espaces <3
Julie Articles récents…Carnet suisse – Val d’Anniviers
Fugu
Ton compte rendu me laisse rêveuse ! Un très beau séjour parsemé de gourmandises que je crois sans aucun doute délicieuses ! 😉
Julie
Merci Fugu 🙂
Tiphaine
C’est superbe la montagne l’été ! Je la connais assez peu sous cet aspect, j’y suis plus souvent allée en hiver. C’est magique aussi sous la neige. En fait, c’est magnifique tout le temps en fait 😉
Tiphaine Articles récents…Wanderlust TAG
Julie
Je découvre ces joies aussi, même si à vrai dire je ne la connais pas non plus bien l’hiver la montagne, il faudra y remédier un jour 🙂 Prochain objectif, un séjour en automne !
Lili de Jolis Voyages
Elles sont très belles ces photos, j’aime beaucoup la montagne l’été. Un plaisir de te lire !
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Julie
Merci beaucoup Lili <3
Anne
Jolie balade! C’est rafraîchissant à voir par ces temps de canicule!
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Julie
Merci Anne, oui ça fait du bien, on aimerait bien y être d’ailleurs (même si en réalité on a également eu super chaud sur notre grand journée rando!).
Emeline
ça donne très très envie d’aller randonner dans le Val d’Anniviers ; ça a l’air tellement beau et dépaysant ! Belles photos d’ailleurs !
La Bourgeoisie existe aussi en France dans les villages frontaliers avec la Suisse.
Julie
Si tu en as l’occasion n’hésites pas cela te plaira à coup sur ! Je ne savais pas pour la Bourgeoisie en France tiens 🙂
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