Sénégal – Carnet de voyage #1
Mon premier voyage au Sénégal, carnet de voyage
Je ne savais pas vraiment comment vous raconter ici mon voyage au Sénégal, par thème, par endroit… Finalement j’ai repris mes notes écrites pendant le voyage et j’ai envie de partager mon carnet de voyage avec vous avec les choses vécues au jour le jour, tout simplement. Ici débute donc une petite série d’articles rédigés de la même manière, en espérant que j’arriverais à vous emmener au Sénégal avec moi.
Jour 1 – Paris – Dakar
Un peu moins de 6h de vol de Paris à Dakar. Un peu plus long que ce que j’ai déjà connu. Juste avant l’atterrissage on découvre les lumières de Dakar dans la nuit, ça à l’air immense vu de haut ! A peine sortis de l’avion la chaleur nous accable. Gentiment car il ne fait plus que 21°C à 21h sur le tarmac. On monte dans le bus, on se serre et on sue déjà tous à grosses gouttes pour finalement ne parcourir que quelques mètres (moins de cent j’imagine). Ensuite il faut passer la douane, pas forcément très rapidement. Pas très aimable comme premiers échanges : passeport vérifié, prise d’empreintes, question sur le logement un coup de tampon et au suivant sans une esquisse de sourire. Bon, le principal c’est d’être au Sénégal non ?
On continue le chemin en direction des bagages et on cherche la personne qui nous attend (en théorie). Après de longues minutes, toujours pas de pancartes nous concernant, nous nous risquons à sortir de l’aéroport. A peine la porte passée, les gens nous accostent dans tous les sens, proposant service de taxis, carte de téléphone et autres services à prix exorbitant bien évidemment. Le tout étant tout de même modéré grâce à une grille qui empêche les gens de trop facilement nous agripper au passage. On a beau savoir qu’il ne faut rien accepter, certains voient bien que l’on est un peu perdu et tentent de nous emmener à notre hôtel. Toujours en quête de notre accompagnateur mystère, un homme me prend mes papiers pour appeler mon contact « pour m’aider ». Sauf que son « aide » forcée engendre une discussion désagréable puisque « ça coûte cher le téléphone ici, donnes moi 10€ »… Tant bien que mal nous réussissons à s’accrocher à un groupe de touristes car leur guide connaît la personne en charge de notre transfert et peux nous emmener jusqu’au parking. Un peu plus tard on se retrouve dans le taxi qui nous emmène finalement à notre hôtel, le SouSoum hôtel, en roulant… à la sénégalaise, c’est-à-dire plus ou moins au premier qui passe, l’essentiel c’est que ça passe ! Pourboire négocié en fin de course, nous voilà finalement dans notre chambre pour la nuit avant de repartir le lendemain matin pour le Siné Saloum.
Jour 2 – Dakar – Fadidi Niombato et village de Ndoffane
A 8h00, on toque à la porte de notre chambre. C’est notre chauffeur du jour, chargé de notre transfert depuis Dakar jusqu’au campement. Fort heureusement je me suis réveillée à 7h30 malgré le réveil mal réglé (le réglage jours ouvrables pour le dimanche ça ne fonctionne pas bien…). On boucle nos sacs en vitesse et on passe par la case petit-déjeuner avant de monter dans notre taxi brousse du jour, une vieille peugeot qui peine à démarrer, au pare brise fissuré et des bouts de plafond qui pendouillent. Malgré tout je trouve cela plus confortable que les apparences laissent penser, bien qu’il ne soit pas possible de se tenir droit sur la banquette arrière. Il fait chaud mais on roule vite et carreaux ouverts, il y a assez d’air. Avant de quitter Dakar il faut trouver un distributeur de billets. Plutôt facile en théorie dans la capitale sauf que les trois premiers arrêts sont échecs, les distributeurs sont vides. Cela arrive souvent apparemment. Tant bien que mal nous finissons par en trouver un approvisionné et nous pouvons finalement commencer le périple routier vers Fadidi Niombato. 250 km. 5 heures. Je vous laisse imaginer l’état des routes…
En début d’après-midi nous arrivons au campement où nous sommes accueillis par Monique, la gérante du campement, et Aliou le barman/serveur de Fadidi. On échange quelques mots et on se met à table pour goûter notre premier plat sénégalais préparé par Bakari le cuisinier, un yassa de poisson : riz, sauce oignons et carpe. Délicieux !
Vers 16h30, après avoir fait plus amplement connaissance et fait un petit tour du campement, Ibrahim, un habitant du village voisin de Ndoffane vient nous chercher à pied pour nous faire visiter son village et nous montre la récolte des cacahuètes, la principale activité du moment. Alors que nous discutons dans le champ d’arachides, le tonnerre se met à gronder, le ciel se couvre et un arc-en-ciel se forme. Arc-en-ciel est donc un des premiers mots de wolof que j’apprends : Khone (à prononcer rône). Ibrahim nous fait presser le pas afin d’atteindre le village. Le vent se lève, la poussière tourbillonne et les chèvres bêlent. La pluie arrive. En théorie, la saison des pluies devrait être terminée depuis mi-octobre mais cette année elle dure un peu plus longtemps au grand dam des paysans qui ont déjà commencé à mettre en tas les tiges de cacahuètes afin de les faire sécher et de les battre dans deux semaines pour récolter les fruits. Si il pleut encore, les tas risquent de moisir et d’abîmer la récolte… Lorsqu’il se met à pleuvoir à grosses gouttes nous nous abritons dans la case de la femme qui transforme les noix de cajou pour les vendre sur les marchés. Cette année n’est pas une bonne année pour les noix de cajou mais elle est tout de même en train d’en préparer. Ils nous expliquent que la transformation consiste dans un premier temps à faire griller les fruits pour ensuite les casser et retirer la peau autour trop amère.
Comme l’averse dure quelques minutes nous en profitons pour discuter avec toute la famille en épluchant les cacahuètes avec eux. Une fois l’averse passée Ibrahim tient à nous présenter le chef de village quelques cases plus loin. Direction l’arbre à palabres pour discuter avec le chef qui nous explique son rôle de chef, relais entre les habitants et l’État, et comment on devient chef de village. Ibrahim nous emmène ensuite chez lui pour rencontrer femmes et enfants, nous montrer un peu sa vie et la sensibilisation qu’il mène avec d’autres dans les villages alentours autour des points de santé afin que de meilleures habitudes se prennent petit à petit pour éviter autant que possibles les problèmes de santé. Dans sa cour pleine de vie, d’animaux et d’enfants curieux et souriants, on échange des changements et des progrès faits depuis quelques années.
En fin de journée la lumière commence à faiblir et il est temps de rentrer au campement. Sur le chemin du retour on traverse le terrain de foot où tous les enfants et ados du village se sont retrouvés pour leur partie du soir. On apprend à ce moment que le football est très présent au Sénégal, ainsi que la lutte traditionnelle. Entre les villages des tournois s’organisent avec souvent des animaux à gagner (en ville aussi mais c’est plus de l’argent qui est en jeu).
A suivre…
18 commentaires
Ma'
Tes photos sont belles ! et j’aime le ton de ton billet, avec tes impressions… ce qui le rend très « vivant » et va très bien avec les photos…
Merci pour ce partage.
Ma’ Articles récents…[Drôme] Valence en habits de fête…
Julie
Merci Ma’, je ne savais pas trop comment m’y prendre alors je me suis dis pourquoi pas faire ça cette fois. Je suis contente que cela te plaise !
Anne
Quel dépaysement!
Julie
Et oui, rien à voir avec chez nous ^^
Solene
Génial comme carnet de voyage ! J’ai déjà en envie de découvrir la suite 😉 bonnes fêtes bisous
Julie
Merci Solène ! Bien contente que cela te plaise comme ça ! Bonnes fêtes et bonnes vacances à toi aussi!!
Valérie@EnvieVoyages
Accueillie par un arc-en-ciel, joli 😉
Je pensais que les cacahuètes poussaient autrement… Comme quoi, on en apprend tous les jours!
J’aime bien cette façon de conter le récit, hâte d’en apprendre davantage.
Valérie@EnvieVoyages Articles récents…Le Patrimoine de l’UNESCO au gré de mes voyages #3
Julie
Oh oui, on ne pouvait pas rêver plus coloré comme accueil ! J’avoue que je ne savais pas non plus comment les cacahuètes poussaient, je ne m’étais jamais posé la question je crois. Merci en tous cas, je suis contente de lire tous vos petits mots 🙂
Julie Articles récents…2015, la rétrospective
Mili - The Flying Dutchwoman
Oh le joli « khone » (moi aussi, j’apprends avec toi ^^)!
J’aime beaucoup le ton de ton carnet, très vivant, avec sa petite touche d’humour et tous ces petits détails qui nous emmènent avec toi en voyage… Très jolies photos aussi <3 (j'aime beaucoup les portraits d'ailleurs).
Mili – The Flying Dutchwoman Articles récents…Well, hello 2016!
Julie
J’ai un proverbe à t’apprendre alors pour la prochaine fois qu’on prends un petit-déj ensemble 😉
Merci pour tes petits mots, j’ai des portraits à la pelle mais je n’ose pas trop publier, je n’ai pas l’habitude…
Madeleine à bicyclette
J’adore le portrait des deux petites filles, le regard malicieux et le sourire resplendissant!
Très intéressant d’assister à cette cueillette de cacahuètes 🙂
Madeleine à bicyclette Articles récents…Projets et baies d’églantier
Julie
Oh merci beaucoup, j’ai croisé d’enfants tous plus photogéniques les uns que les autres, mais je ne suis pas encore à l’aise avec l’exercice du portrait et surtout la diffusion de ceux ci sur le web… Et oui les cacahuètes je crois que peu de gens se sont demandés comment poussent l’apéro ^^
Julie Articles récents…Un week-end en Alsace (mais pas à Strasbourg)
Tiphanya
Cet article (et e suivant) me motive à passer à l’action, donc je t’envoie un message par mail. Magnifique photo !
Tiphanya Articles récents…City-trip à Besançon en famille
Julie
Contente de t’avoir (re)motivée, j’espère que je pourrais t’aider dans ton chouette projet !
Helen
Je viens d’atterrir sur ton blog et j’en suis ravie, j’ai hâte de le parcourir. L’Afrique est un continent que j’aimerais pouvoir découvrir, et ton récit nous permet d’avoir une idée de ce qu’est le Sénégal et donne envie de s’y rendre, c’est le moins qu’on puisse dire! Tes photos sont très belles et j’apprécie particulièrement celles qui reflètent un moment de vie (la récolte, la vie au village, le sourire des enfants). Bises
Julie
Bienvenue Helen et merci pour ce gentil mot. Si jamais l’envie te prend de partir au Sénégal, n’hésites pas à me poser des questions en tous cas 😉
Gaillard Michel
Bonjour Julie
Nous sommes rentrés en 2003, d’un séjour de 2 ans en Guinée Conakry et je dois avouer que votre carnet de voyage au Sénégal, me fait du bien… J’ai même l’impression, derrière mon écran, de ressentir les odeurs et les couleurs, merci.
Michel
Gaillard Michel Articles récents…La vielle maison abandonnée…
Julie
Bonjour Michel,
Deux ans, cela doit marquer complètement une vie ! Je suis ravie que mes articles aient pu raviver de bons souvenirs.