Sénégal – Carnet de voyage #3
Mon premier voyage au Sénégal, carnet de voyage
Je ne savais pas vraiment comment vous raconter ici mon voyage au Sénégal, par thème, par endroit… Finalement j’ai repris mes notes écrites pendant le voyage et j’ai envie de partager mon carnet de voyage avec vous avec les choses vécues au jour le jour, tout simplement. Une petite série d’articles rédigés de la même manière, en espérant que j’arriverais à vous emmener au Sénégal avec moi.
A relire : Partie #1 – Partie #2
Jour 4 – N’Diambang
Ce matin, départ en charrette (tirée par un cheval cette fois) vers N’Diambang, quelques kilomètres après Limane. Avant de prendre le chemin du village on fait un petit crochet par le marché de Sokone pour que notre guide du jour achète du poisson pour le repas de midi. Quelques minutes de charrette plus tard on arrive au village et on commence par un rapide tour par l’école. Sans être froids, les gens n’ont pas grand chose à échanger par rapport aux enseignants rencontrés la veille. On fait le tour du village pour voir les puits et les jardins de l’hivernage où les femmes plantent des tomates, du bissap et du riz par endroit.
Ensuite on s’installe sur une natte et Naffy, notre guide du jour, nous montre des classeurs de photos de la mise en place des cultures d’huîtres de mangroves et des ruches pour la fabrication de miel de palétuvier. En effet, le village a pu développer ces activités grâce à une coopération japonaise qui a accompagné les habitants de N’Diambang. Bien qu’intéressant nous on a plutôt envie de voir tout ça en vrai. Il fait chaud et le temps passe lentement, très lentement, jusqu’au moment du repas qui nous est servi juste pour nous trois. Cela change de toute la famille hier. On mange et le temps ralenti encore. Ici, aujourd’hui, les habitants ne font strictement rien l’après midi. Pas de jeu, pas de discussions, pas de thé. Heureusement, il y a quelques enfants et animaux pour nous distraire mais ce « rien faire » est très pesant, c’est vraiment quelque chose que l’on ne sais pas faire.
Vers 15h on part (enfin) dans la mangrove afin de voir les installations pour les huîtres et les ruches. En sortant du village une croise des femmes en train de piler le mil, elles me font essayer : et bien ça fait les bras ! On traverse la « brousse » pour ensuite atteindre les bras de mer et la mangrove. Dommage que cette visite/balade soit si courte car c’est ce qui nous a le plus plu à N’Diambang, bien qu’on aurait voulu voir la récolte par exemple. Retour en charrette avec des gens du village sans un mot pour nous. Nous sommes finalement soulagé de revenir au campement et de filer nous baigner après cette longue journée, avec ce sentiment étrange d’avoir « dérangé » plutôt que d’avoir échangé…
Jour 5 – Marché de Sokone & repos au camp
Aujourd’hui, mercredi, nous décidons que cela sera notre jour de « vacances » pendant le voyage. Au programme, un tour au marché de Sokone le matin et farniente l’après-midi au camp. Le marché hebdomadaire de Sokone c’est le marché « quotidien » avec beaucoup plus d’exposants et surtout le marché au bétail et celui des tissus. Les autres jours ont ne trouve que de la nourriture sur les étales du marché. Pour vivre vraiment le marché comme les locaux j’ai fait le choix de ne pas prendre d’appareil photo avec moi, les images seront simplement mentales cette fois. Après quelques minutes de marche dans le sable pour rejoindre le marché depuis le campement, on arrive par le marché aux bestiaux. Il y a beaucoup de monde. Certains négocient, d’autres discutent simplement sans parler affaire. Il n’y a que des hommes et certains regards sont pesants. Moi la petite toubab blonde, je n’avais pas encore confronté à ces regards un peu dérangeants auxquels on peut se confronter certains pays. Petit frisson dans le dos mais rien de méchant, je traverse le marché tant bien que mal, slalomant entre les cornes des bœufs et le popotin des ânes. Les autres rues sont toutes aussi bondées, autant de vendeurs que de personnes qui serpentent les allées. Beaucoup de nourriture et de babioles certainement fabriquées en Chine. Ici ce n’est pas vraiment une région artisanale, c’est une région paysanne et de pêcheurs. Je cherche en vain de jolis bijoux faits main mais rien ne correspond à mes attentes. Je cède juste quelques francs CFA pour me faire faire une jupe, même si je sais que le tissu vient très certainement des Pays-Bas. Pour 5€ (tissu + couture) j’aurais le lendemain une jolie jupe souvenir cousue sur mesure. On continue notre tour, passant par les étals de poisson, de légumes. On se marre en pensant à toutes les normes d’hygiène en France et en se disant qu’on a jamais mangé d’aussi bons plats à base de poissons qu’ici.
Avant de rentrer au campement, nous nous arrêtons à l’épicerie de Sokone. Elle est drôle cette épicerie, parce que c’est un peu l’épicerie des toubabs. On y trouve des marques bien célèbres, de pâte à tartiner comme de petits fromages triangulaires en passant par quelques bouteilles d’alcool. La plupart des sénégalais ne boivent pas d’alcool en réalité. J’en profite pour acheter quelques cartes postales et passer à la poste prendre des timbres. Quoi de mieux que de profiter de son après-midi farniente pour écrire les cartes postales des vacances ?
Le retour à Fadidi pendant midi est rude. Il fait très chaud et la marée a recouvert une partie du chemin retour. De grosses gouttes de sueur coulent le long de ma peau pendant ce trajet retour. Arrive le moment où nous devons enlever nos chaussures pour traverser sur le chemin pour rejoindre la passerelle qui mène au campement. Le chemin est stabilisé grâce à des coquillages. C’est joli mais ça fait mal. Très mal. Je n’ai que quelques mètres à parcourir pieds nus mais ils me paraissent interminables. Moi qui ai pourtant eu l’habitude de marcher pieds nus dehors sur les cailloux de mon allée par exemple, je n’ai jamais eu aussi mal sous les pieds… Péniblement on arrive tout de même au campement où nous attend un bon déjeuner avec Michel, le fondateur du campement, avant de prendre le temps de se reposer l’après-midi. De toute façon il fait tellement chaud qu’on aurait pas pu aller se balader, alors on s’allonge, on lit tranquillement, j’écris mes cartes et en fin d’après-midi, quand la chaleur devient supportable, on file près de l’eau pour prendre quelques photos. Depuis notre arrivée à Fadidi, j’ai repéré de jolis petits oiseaux dans la mangrove de l’autre côté du bras de mer où l’on se baigne le soir. Mon zoom n’est pas assez puissant mais qu’à cela ne tienne, on trouvera bien une solution parce que vraiment, je suis émerveillée par la couleur de ses oiseaux (des guêpiers ai-je appris de retour en France).
Quelques sueurs froides plus tard, ayant mis à mal mon matériel photo mais pour réussir quelques photos, je pose tout et profite encore une fois de ce bras de mer doux et salé à la fois. Finalement, c’est bien aussi de se poser quelques fois pendant un voyage, même court.
A suivre…
14 commentaires
Ma'
Toutes les rencontres ne peuvent pas être réussies… Celles faites à N’Diambang n’étaient sans doute pas au bon moment, pour vous, pour eux… Ca arrive !
Et tu as raison, il faut aussi parfois se reposer un peu 😉
Julie
Et oui, cela fait parti de la vie, rien de grave 🙂
Tiphanya
Ah, c’est temps de vide où tu ne sais pas ce qu’il se passe, si tu déranges, si c’est normal.
Et pour le marché, au Togo, j’ai testé une fois le marché avec un tshirt. C’était vraiment difficile à supporter :regards mais aussi gens qui touchent mes bras, attrapent mes mains pour les toucher, etc. Et pourtant nous étions 4 françaises, mais j’étais la plus blonde, la plus blanche. Du coup par la suite je suis systématiquement sortie avec des chemises à manches longues et un foulard sur la tête (contre le soleil initialement) et cela a beaucoup changé mes déplacements. J’étais plus discrète et plus personne ne tentait de me toucher à tout prix.
Tiphanya Articles récents…Une journée à Montbéliard
Julie
C’est tout à fait ça, tu ne sais pas où te mettre, si c’est « normal » ou si il y a un malaise, assez étrange…
Et pour le marché, j’étais en chemise avec une queue de cheval mais je n’ai pas réussi à passer inaperçu quand même ^^
Par contre c’était les enfants qui étaient passionnés par notre couleur de peau et nous inspecter toujours les mains/bras pour comparer ^^
Céline
J’aime beaucoup ta façon de raconter, tu réussis à nous emmener avec toi, j’ai l’impression d’y être 😉
Julie
Oh merci Céline <3
Valérie@EnvieVoyages
Dommage pour la rencontre « ratée », celà n’a pas du être très agréable comme sentiment… ça n’était pas le bon moment.
Tu as rapporté des recettes de ton périples?
J’aime beaucoup ton récit, c’est fluide et ça se lit très facilement. On a l’impression d’y être même sans les photos 😉
Valérie@EnvieVoyages Articles récents…Je déteste être enceinte
Julie
Non ce n’est pas très agréable sur le moment, c’est un peu là la limite quand on est avec un « guide » on ne peut pas aller voir ailleurs si cela ne se passe pas comme prévu. Mais ça fait parti du voyage, ce n’est pas grave 🙂
Merci pour les compliments en tous cas !
Mili - The Flying Dutchwoman
Rhooo les jolies photos qui donnent bien envie… C’est dommage pour N’Diambang, surtout en comparaison avec la veille où ça n’a pas dû aider non plus… Enfin ça fait parti du voyage, tout ne peut pas toujours être merveilleux 🙂
Le tissu vient des Pays-Bas? Sérieux? Mais… Mais… Ici, on nous dit qu’il vient du Sénégal!(et je veux voir la jupe maintenant)
Mili – The Flying Dutchwoman Articles récents…Roadtrip in the Alps : Val d’Hérens (Autour d’Évolène)
Julie
Oh merci <3
Et oui, on a appris ça en visitant le quartier Château rouge à Paris (le quartier africain), que la plupart des tissus wax et compagnie venaient en fait des Pays-Bas ^^ Tu verras la jupe... si on se voit cette été 😀
chacha Aventurière
Quand tu m’ennuie tu fait des photos ?
Nous tes photos on adore ! Continue à m’ennuyer please …
Merci pour ce magnifique partage (j’adore la photo avec les 2 petits garçons )
Julie
Ahah je ne fais pas des photos que quand je m’ennuie, heureusement 😀 DEn tous cas, merci beaucoup ! 😀
chloe
Il y a court et court, votre séjour est plutôt intense , et au lendemain de cette première journée de ton récit un peu oppressante, se retrouver ensemble peut être salvateur 😉 C’est vraiment dommage tout de même!
Et sinon, les oiseaux sont trop mignons!!
chloe Articles récents…Saint-Quentin, une ville Art Déco qui a du style
Julie
Court parce qu’une semaine c’est toujours court pour appréhender les choses, et donc c’est forcément intense oui. Mais je n’avais jamais pris trop le temps de me poser en voyage et je crois que j’essaierais de le refaire au moins une demie journée sur mes prochains voyages parce que ça fait vraiment du bien ! Hihi oui les oiseaux, j’adore <3